L’amour, c’est un commandement
Combien d’entre nous parlent anglais, allemand, swahili, wolof, créole ? Mais parlez-nous le langage de l’amour ?
Dieu nous ordonne de l’aimer et les versets suivants montrent combien il est important d’aimer Dieu. C’est même une condition pour “hériter la vie éternelle” comme Jésus le dit à un jeune chef des Juifs
“Ecoute, Israël ! l’Eternel, notre Dieu, est le seul Eternel. Tu aimeras l’Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force.” (Deutéronome 6:4-5 LSG)
“Un docteur de la loi se leva, et dit à Jésus, pour l’éprouver : Maître, que dois–je faire pour hériter la vie éternelle ? Jésus lui dit : Qu’est–il écrit dans la loi ? Qu’y lis–tu ? Il répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi–même.” (Luc 10:25-27 LSG)
À l’église d’Éphèse, qui a pourtant résisté aux fausses doctrines et qui a tenu bon malgré les épreuves, il est dit :
“Mais j’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour.” (Apocalypse 2:4 SER)
Comment aimer Dieu et conserver son amour pour Lui
Comment conserver son premier amour envers Dieu ? En le pratiquant. Les neurosciences nous apprennent que plus on sert plus on s’attache, plus l’amour grandit. L’amour des parents envers leur enfant va grandir au fur et à mesure des mois, alors qu’ils vont vivre avec lui : lui donner à manger, répondre à ses attentes, le laver, lui parler. Il en est de même avec Dieu. Plus nous allons le servir, entrer en communion avec Lui, dans une intimité, plus notre amour va grandir.
Pour aimer, il faut parler le même langage : le langage de l’amour. Et ce langage a, sinon une grammaire, au moins des formes que nous allons voir ensemble.
Ce n’est pas le langage de l’amour de Gary Chapman, mais c’est le langage de l’amour de la prière.
Le langage de l’amour dans la Bible
“Tes lèvres distillent le miel, ma fiancée ; Il y a sous ta langue du miel et du lait, Et l’odeur de tes vêtements est comme l’odeur du Liban.” (Cantique 4:11 LSG)
Le Cantique des cantiques qui est bien mystérieux sur bien des plans. Il nous présente des tableaux comme une pièce de théâtre, entre une femme et un homme. C’est une allégorie de l’amour de Dieu pour son peuple : Israël, que nous pouvons aussi dériver pour l’Église, qui est comparée comme une fiancée en particulier dans l’Apocalypse de Jean.
Ce qui distingue pour le bien aimé le langage de la fiancée, c’est la douceur du miel, sa subtilité, son pouvoir apaisant, son pouvoir cicatrisant son pouvoir exhausteur de goût, son pouvoir nourrissant. On pourrait le développer, mais arrêtons-nous à un premier niveau, l’amour a un langage qui a sa grammaire, et plus précisément ses formes.
La grammaire du langage de l’amour
On peut être attiré par le physique d’une personne, mais pour devenir amour il faut que cette attirance soit renforcée par des mots. Ils sont émis par une bouche ou signifiés par des gestes, ou couchés sur une feuille de papier ou un écran de téléphone. Les mots sont importants parce que Dieu a voulu que nous soyons des êtres relationnels, faits pour la communion, faits pour l’amour.
Le cantique des cantiques est plein de ces mots d’amour et la bible est remplie d’un message d’amour qui résonne dans chacun de ces 66 livres. Un amour tragique, un amour parfois réciproque, un amour trahi souvent. Ce n’est pas un amour mièvre.
Le langage de l’amour est un langage que nous devons utiliser dans notre famille, avec notre conjoint, mais le Cantique des cantiques nous invite à voir la réalité de l’amour d’un homme et d’une femme comme allégorie de l’amour de Dieu – le bien-aimé- et de l’Église, la fiancée.
Un langage, ce sont des mots certes, mais sans une grammaire, sans un ordre, sans une conjugaison, on ne peut les comprendre. On peut dire tout le contraire de sa pensée, si on déplace une virgule. Dans un épisode des rois maudits, une reine donne l’ordre d’assassiner son époux le roi Richard II à l’aide d’une missive qui pouvait être interprétée différemment selon son destinataire. On voit qu’on est loin du langage de l’amour…
Alors quelle est la grammaire du langage de l’amour, quelle est sa structure ?
La confession – déclaration
On peut connaître quelqu’un l’apprécier, avoir des sentiments qui se développent pour la personne, mais vient le temps où 3 mots doivent être prononcés : Je t’aime.
On peut passer à côté de notre destinée si nous n’arrivons pas à les prononcer. Le ressort dramatique des comédies romantiques, c’est la réticence à des amoureux à avouer leur amour. La série Friends ou The Mentalist, on sait tout de suite que ces deux là s’aiment mais ça va prendre plusieurs saisons pour que les scénaristes orchestrent la déclaration.
Quand est la dernière fois que nous avons dit notre amour ?
Un engagement
La déclaration, c’est aussi le langage du serment, car on ajoute un 4ème mot je t’aime, je t’aimerai toujours. L’amour, c’est pour la vie ou ce n’est pas l’amour. Ceux qui prétendent aimer pour faire un bout de chemin ensemble, n’aiment pas, car ils poursuivent leur propre intérêt.
Je t’aimerai toujours, ce n’est pas l’amour à temps partiel, le dimanche
C’est une déclaration d’exclusivité : Ce n’est pas “je t’aimerai toujours”, et aussi Bernadette et aussi Gertrude et aussi… Non l’amour est exclusif. Je T’aimerai toujours, quoiqu’en disent les psychologues “ Tu n’auras pas d’autre dieux devant ma face” c’est le premier commandement. Genèse 20:3. Non pas que d’autres dieux existent, mais même des fictions peuvent prendre de la place dans notre cœur.
C’est une déclaration qui nous engage totalement. Si on dit : Je t’aime un peu, ou je t’aime intellectuellement ou seulement avec mon corps, on se prendra une claque et on l’aura bien mérité.
Un don
Cette déclaration nous place dans un état de vulnérabilité, d’abandon, de dépendance, d’espoir. C’est un don de soi. Il vient après beaucoup de résistance, de doute.C’est un don qui triomphe du doute de soi, de l’autre. On ne recherche plus son intérêt, on ne veut que le bonheur de l’autre.
C’est un signe de confiance : on se jette dans le vide d’une vie nouvelle, qui n’est plus centrée sur elle même
La louange
Quand on aime, tous les traits physiques, tous les traits de caractère deviennent des perfections, même quand objectivement ils sont loin d’être assurés. On dit que l’amour est aveugle.
La description, c’est le langage de la poésie, c’est le langage de la louange. Je l’aime à mourir, il ou elle est belle comme….
Le Cantique des cantiques lui-même est parfois ironique sur les perfections de la fiancée, il y a là de la taquinerie, qui est un jeu de l’affection. Un peu de jus de citron dans le miel du langage de l’amour.
On aime recevoir de soi l’image que l’autre a de nous-mêmes, c’est quelque chose qui nous rassure, on a besoin d’être compris. C’est ce que fait le fiancé lui-même en louant les paroles douces de la fiancée : il distingue une qualité et cela fait plaisir de se l’entendre dire.
Louer, c’est rendre hommage pour ce qu’est la personne. Dan Luiten chante “Pour qui tu es” Ah que nos louanges puissent distiller le miel de l’adoration pour qui es Dieu notre Père, Jésus l’Agneau glorieux, le Saint-Esprit.
Comment trouver les mots
C’est une chose difficile, plus difficile que la gratitude, que nous allons voir après. Alors comment faire, où trouver les mots ?
Gloire à Dieu, dans sa parole, dans la bouche des saints rachetés, dans les paroles inspirées des cantiques, des hymnes des chants. Un enfant apprend à parler en répétant les paroles des parents. Un chrétien apprend à louer dans la parole de Dieu, avec les mots de ceux qui l’ont précédé dans la carrière.
Ne soyons pas intimidés par les prières aussi de nos frères et de nos sœurs, tellement belles, tellement peines de versets… Le Seigneur regarde au cœur. Je suis tellement béni quand j’entends une louange où l’on sent le don de soi, la victoire sur la timidité. Je sais que l’Église aussi approuve et je suis certain que le Seigneur, les anges et les saints se réjouissent.
L’aide suprême du Saint-Esprit
Et si nous sentons que nous sommes bloqués dans notre expression d’amour pour le Seigneur; nous pouvons compter sur le Saint Esprit pour nous aider à adorer en esprit – et en vérité. Lors de la pentecôte, nos frères aînés dans la foi parlaient à Dieu en d’autres langues qu’eux mêmes ne pouvaient comprendre mais les pèlerins de passage pouvaient toutefois les comprendre. Ces paroles étaient des louanges : ils parlaient des merveilles de Dieu. Ce verset nous parle de l’intercession, mais je pense qu’il est valable également pour notre adoration. “De même aussi l’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il nous convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui–même intercède par des soupirs inexprimables ;” (Romains 8:26 LSG)
La gratitude
Si l’amour était un jardin, la gratitude, la reconnaissance, ce serait tout ce qui ces paroles étaient des louanges. sert à sa croissance : l’eau, le fertilisant, le soleil.
La gratitude, c’est montrer qu’on a vu, qu’on a apprécié toutes les attention de l’être aimé, toutes ces grâces.“Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce ;” (Jean 1:16 LSG)
Ignorer les grâces, les perfections de Dieu nous expose à sa colère, c’est-à dire qu’il nous nous laisse à nous-mêmes
Compte les bienfaits de Dieu, mets les tous devant tes yeux, tu verras en adorant combien leur nombre en est grand dit le cantique, combien c’est vrai !
L’expression de nos besoins
L’amour a besoin que le désir soit exprimé. Si on est avec quelqu’un qui ne dit jamais ce qu’il ou elle a envie, on se sent amputé d’une joie de pouvoir faire plaisir. Par exemple, j’ai envie de recevoir des amis à la maison, ou je passerai bien des vacances à la montagne. Là quand on aime, on saute de joie, car du coup on sait comment faire plaisir.
Je crois qu’il en est ainsi pour Dieu. Dieu sait ce dont nous avons besoin, mais il nous demande de le lui faire connaître. En formulant notre désir, nous allons le préciser, nous allons rejeter ce qui n’est pas conforme à l’amour, ce qui empêche ou alourdit l’amour
Un désir n’est pas une exigence. Je suis parfois choqué par la façon dont certains chrétiens s’expriment dans leur prière devant dieu. Je lui demande aussi pardon pour les fois où je l’ai fait ainsi dans nos prières. Nous devons nous rappeler qui nous sommes et qui il est. Le cantique dit « avec la liberté d’un fils devant son père, et le saint tremblement d’un pêcheur devant Dieu. »
Parmi les besoins, le besoin de consolation. Nous souffrons, nous avons des deuils, mais aussi toutes sortes de frustrations, de contrariétés. Disons-les à Jésus. Il se tient à nos côtés, et même dans le silence, Il entend et Il nous console
Le langage de la confession
Face au Dieu juste et saint, qui peut prétendre être sans faute et sans reproche ? Si dans un couple ou avec un enfant, des fautes, des paroles blessantes, des actes injustes sont commis et qu’on a l’impression que l’autre s’en moque et ne réalise pas la gravité de ce qu’il ou elle a fait, alors un poison vient se répandre
Le langage de l’amour c’est aussi une demande de pardon. Il ne peut y avoir de pardon complet sans confession. Oui on peut oublier, on peut décider de garder sa paix, mais la réconciliation parfaite, c’est quand on reconnaît sa faute
Elle peut venir après une période de brouille, de trahison. Pierre avait renié Jésus, au pire moment. Peu avant son ascension, Jésus va tendre la perche à Pierre, Pierre m’aimes-tu et Pierre dit à Jésus, “tu connais toutes choses, tu sais que je t’aime”
Le langage de la prière
Peut-être que vous n’avez pas encore envisagé la prière comme un acte d’amour, de tendresse. Certes, vous avez combattu dans la prière, lutté, bataillé. Vous avez eu raison de le faire. Mais toute chose a sa place
Comme pour la louange, le Saint esprit, la divine colombe nous montre aussi la voie de l’intimité, de la douceur, de la beauté.
Que le Seigneur trouve plaisir en nous, dans nos paroles. et qu’elles rejaillissent autour de nous dans la famille, au bureau, à l’école.
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