Quel est ton nom ?

Quel est ton nom ?

Mon nom est Lemercier, Jean-Marc Lemercier… J’ai travaillé plusieurs années aux États-Unis et quand je me présentais en personne ou au téléphone, c’était tout un problème, car mon nom et mon prénom contiennent des sons qui ne sont pas familiers là-bas.

Je devais épeler et quand j’arrivais à mon prénom Jean, ils disaient, mais Jean, c’est un nom de fille ! Bref, c’était un peu compliqué.

Il y eut un homme dans la Bible qui avait un problème avec son nom. Jacob, le 3e patriarche, un homme qui a vécu entre le 20° et le 19° siècle av. J.-C.

On parle ici de la très haute antiquité. Son nom signifie supplanteur car à sa naissance, il avait saisi le talon de son frère jumeau, Ésaü dont le nom veut dire velu.

Quand dans une famille, vous appelez vos gosses « velu » et « supplanteur », c’est que vous cherchez des ennuis quand ils arrivent à l’adolescence.

Et ça n’a pas raté, nous avons là le cas typique d’une famille dysfonctionnelle. Dans cette famille il y avait un guerrier, un chasseur Ésaü et de l’autre côté Jacob, un homme tranquille qui restait sous les tentes.

D’un côté la brute, de l’autre l’intello pour nous résumer. Le chasseur était le préféré du père, lequel avait un faible pour le gibier qu’il lui rapportait.

Jacob était le chouchou à maman Rébecca. Recette parfaite pour un désastre.

Dans ce monde, c’était l’aîné qui devenait chef de clan. Et ça ne plaisait pas à Jacob, ni à sa mère Rébecca.

On sait comment Jacob a extorqué le droit d’aînesse pour un plat de lentilles.

Peu avant la mort du patriarche Isaac, qui n’était visiblement pas au courant du deal des lentilles, il a fallu lui faire avaler (littéralement) cet accord et Rebecca a conçu un plan : faire passer Jacob pour Esaü. Genèse 27 :18-27.

Jacob reçu la bénédiction de l’aîné, mais il dû fuir les menaces de mort de son frère.

Pauvre errant. Il finit par trouver son oncle et sa famille à plus de 1000 km de là.

Il épousa deux de ses cousines, il devint riche. Sa richesse lui créant des ennuis, il fut obligé de fuir et de retourner dans son pays.

Mais là il y avait son frère Esaü qui, 21 ans après, n’avait toujours pas digéré l’entourloupe et qui venait à sa rencontre avec 400 guerriers.

Jacob fit partir ses troupeaux ses femmes devant lui et il se retrouva seul au gué de Yabboq. Lecture Genèse 32:24-31

Quel est le rapport entre la vie de cet homme il y a 4 millénaires, et nous.

Un homme dans une société de nomade et nous à l’âge de la 5 G ? C’est que Jacob, comme chacun de nous, est identifié par un nom.

Le nom

Dans le texte que nous avons lu, L’ange qui lutte avec Jacob lui dit au moment de le bénir : quel est ton nom ?

Un nom, c’est ce qui représente une personne, son identité. Identité, c’est identique, c’est la représentation exacte.

Une carte d’identité est supposée être une représentation exacte de vous-même : qui vous êtes, où vous habitez. Cette identité vous ouvre des droits et des obligations.

Un nom est évocateur.

Quand on parle d’une personne qui n’est pas présente dans la pièce, on dit son nom et toute sa personnalité, son histoire son physique apparaissent en une image mentale immédiatement.

Votre nom vous rattache à une histoire,

Votre identité dans la famille vous donne le droit à la solidarité qui subvient à vos besoins et votre instruction, qui vous donne droit à un héritage.

On sait que quand on s’appelle Depardieu ou Bedos, c’est plus facile à trouver un job dans le cinéma que quand on s’appelle Tartempion. Ou les Druckers à la télé.

Cette identité comporte également l’obligation de soumission à celui qui vous a donné ce nom.

Et dans les sociétés anciennes ou non occidentales, vous devez donner honneur à votre nom

On voit bien l’importance du nom quand on vous offense en se moquant de votre nom ou qu’on vous injurie.

On a même probablement perdu une coupe du monde de football pour une injure

Celui qui peut donner le nom, c’est le père ou la mère.

On ne peut se donner son nom à soi-même. Un nom-vous est donné.

Dans le nom il y a la projection d’une volonté de celui qui est gardien de, l’enfant.

La plupart du temps, cette ambition déléguée est grande et belle, elle peut être violente comme cette guerre des ventres de Rachel et Léa, les deux sœurs, cousines et épouses de Jacob (Genèse 29:31 à 30:24).

Il y a un grand déterminisme que les sociologues et les psychanalystes reconnaissent « Il se noue autour du prénom une maille symbolique, tantôt aérée et libératrice qui laisse l’enfant respirer, tantôt serrée et étouffante, orientant le cours de sa vie à son insu.

Son importance est telle qu’il serait notre “essence” même, inséparable de notre être. » Juan Eduardo Tesone

Pour son fils, Dieu n’a rien laissé au hasard : à Marie, le Saint-Esprit indique le nom que le Père lui a donné sera Jésus.

Yahvé ou Jéhovah sauveur, sa mission était dans son nom.

Mais porter un nom ce n’est pas toujours facile, surtout quand on s’appelle Jacob, supplanteur, qu’on est le cadet, né presque en même temps qu’un frère arrogant, brutal.

Quand on est soi-même ambitieux, avec des rêves et qu’on aspire à réaliser.

Échapper au déterminisme du nom

Dans nos sociétés occidentales, le nom n’est plus aussi déterminant que cela a pu l’être dans le passé ou que cela peut être dans des sociétés asiatiques ou africaines.

Mais il existe aussi des déterminismes reçus dès l’enfance qui vont conditionner notre vie : en bien, mais plus souvent en mal.

  • le pays où l’on naît
  • le milieu social
  • la qualité de l’éducation familiale
  • les relations familiales
  • les paroles d’un instituteur ou d’un professeur
  • souvent une remarque, un mot va avoir sur nous un impact déterminant pour l’ensemble de notre vie

On peut chercher à échapper au déterminisme de son nom et de sa naissance.

C’est ce que fait Jacob, il usurpe l’identité de son frère Esaü pour lui voler la bénédiction de l’aîné, pour échapper à son destin de cadet pour une fraction de seconde.

Il a eu le droit d’aînesse ; Il a eu la bénédiction d’Isaac ; Mais il n’a pas eu le rang, le pouvoir, l’héritage qui allaient avec, car Dieu ne donne pas en fonction d’un héritage ou de la bénédiction d’un homme, d’une préférence familiale, mais selon sa volonté, qui est bonne agréable et parfaite

Au lieu de cela il a été errant, dépossédé, il a dû faire un voyage seul de 1067 km (vérifié avec Google maps).

Pas en bus, pas en avion, pas en train, pas même à dos de chameau, à pied, avec seulement son bâton.

À 77 ans, il a dû repartir de 0.

C’est ce qu’a fait le fils prodigue de la parabole de Luc 15 : donne-moi mon héritage, je veux vivre ma propre vie, tant pis si je dois me couper de ma famille.

Je veux être libre. La parabole nous montre que cherchant sa liberté, ce fils est tombé dans la plus abjecte des déchéances.

C’est ce qu’a fait l’humanité en construisant la tour de Babel.

Ils voulaient se faire un nom pour eux-mêmes. Mais on ne se donne pas un nom, on le reçoit.

C’est ce que fait notre génération qui se coupe de ses racines chrétiennes. qui ne sait plus ce qu’elle veut, ce qu’elle fait sur cette planète, à qui elle appartient.

  • On veut que des choses nous appartiennent, mais on ne veut plus appartenir avec les droits et devoir que cela entraîne.
  • On est kiki du 95, princesse du 93, on se cache derrière un pseudo pour écrire des horreurs, harceler les plus faibles.
  • Nos identités deviennent troubles : Les blancs veulent devenir noirs à force de se bronzer, les noirs veulent devenir blancs, des hommes deviennent femmes, des femmes deviennent hommes. Les jeunes veulent faire les vieux, les vieux font les jeunes. On se dit des hommes-dieux, des humains augmentés. Et on est malheureux parce que nous n’assumons plus qui nous sommes et que notre vie est coupée de notre relation avec Dieu.

Les chrétiens ne sont pas toujours indemnes de ce problème,

On peut aller à l’église tous les dimanches et être mal dans sa peau, mal dans sa vie, mal dans sa famille, mal à l’église, mal au boulot, mal dans son couple, mal dans Sa Sainteté, mal dans sa vie de l’esprit.

On veut tous les avantages d’un spectacle religieux, sans en avoir la responsabilité qui vient avec l’appartenance parce qu’on essaie de fuir notre identité, notre relation avec notre Père, on veut vivre sa vie, on ne veut de lui que ce qui nous convient.

Oui on vient à l’église le dimanche, mais pourquoi ?

Les coachs, les cours, les bouquins en développement personnel font florès et c’est très bien, il y a de bons conseils, qu’on retrouve souvent d’ailleurs dans la Bible.

Quand on écoute les prédications maintenant sur le net, on voit que la thématique principale devient aussi la restauration, le développement personnel.

C’est très bien, mais on a tendance à oublier la croix, le Saint-Esprit, la gloire et la majesté de Dieu.

Mais l’histoire de Jacob nous montre la voie royale, qui n’est d’ailleurs pas incompatible au développement personnel dont je parlais plus haut : l’intervention de Dieu.

Trouver la paix, l’autre côté du gué.

Jacob demande dans sa prière de Genèse 32 :10-13, d’être délivré de cette menace.

Au lieu de cela, il se trouve face à un homme qui veut en découdre avec lui.

Jacob a trouvé un homme au gué de Jabbok qui l’arrête et lutte avec lui.

Jacob et l’homme révèlent que cet homme était Dieu.

Le prophète Osée nous dit qu’il lutta avec Dieu, qu’il lutta avec un ange.

Je crois que nous avons là un cas de christophanie, c’est à dire d’apparition du Fils avant qu’il ne s’incarne en Jésus le Christ.

Le Fils qui est le rayonnement de sa gloire et l’empreinte de son être Hebreux 1 :3

On lutte contre les attaques du Diable, et on fait bien.

Mais ce passage nous dit qu’un homme peut lutter avec Dieu, qu’on peut résister à Dieu.

L’ange de l’Éternel aurait pu annihiler Jacob, mais il a lutté force contre force, pour que Jacob aille au bout de lui-même.

Dieu ne nous contraindra jamais par la force, mais il peut envoyer l’épreuve, il peut lutter dans notre esprit pour nous faire prendre conscience de notre nom, de qui nous sommes, pour nous faire échapper à notre déterminisme.

L’ange de l’Éternel après l’avoir vaincu demande à Jacob quel est son nom.

Quand Dieu nous pose une question, il faut se rappeler qu’il connaît déjà la réponse et que ce qu’il attend, c’est une prise de conscience.

Là, Jacob ne dit plus je m’appelle Ésaü, comme il l’a dit à son père sur son lit de mort, il revient à l’endroit spirituel où son histoire a déraillé.

Il répondit Jacob. Je suis le supplanteur, celui qui fait des embrouilles, je suis comme ça, voilà c’est moi.

Quand après avoir lutté, on confesse à Dieu qui nous sommes, qu’on revient à notre histoire familiale, à notre relation avec lui, qu’on entre dans la vérité, qu’on nomme le déterminisme contre lequel on a toujours lutté, le combat s’arrête.

On lâche prise, et c’est maintenant Dieu qui agit.

Dieu agit en changeant Jacob en ce qu’il a de plus profond : Tu n’es plus le filou, l’arnaqueur, le supplanteur, ça c’est ce qu’on a essayé de te faire croire.

Tu as cherché l’approbation des autres, tu as essayé de dominer, mais accepte les choses telles que moi Dieu, YHVH, je les vois.

Tu es Israël, vainqueur, tu as vaincu Dieu, tu as vaincu avec Dieu.

On croyait que c’était Dieu qui avait vaincu Jacob, mais non Jacob avait vaincu Jacob, avec Dieu.

Et Dieu devint en fait le père de Jacob en lui donnant un nouveau nom. Il établit un lien intime avec lui.

Peut-être certains d’entre vous sont dans un combat de la sorte, ils ont des épreuves, un mal-être.

Vous croyez que cette opposition vient du Diable ? Pas toujours, vous luttez contre Dieu.

Remportez la victoire avec Dieu.

Il m’est arrivé de me trouver dans cette situation. Il a fallu que Christ me blesse pour que je lâche prise.

Je m’agrippais à un statut, à un service, à une situation. Cela n’avait rien de déshonorant, au contraire, mais ce n’était pas mon nom, mais ce n’était pas non plus mon histoire, ce n’était pas mon futur, ce n’était pas le plan de Dieu, ce n’était pas ce pourquoi j’étais fait.

Et quand Il m’a blessé, j’ai lâché prise, j’ai pris une décision franche, nette et comme Jacob a été béni par Dieu, j’ai été immédiatement libéré de mon fardeau.

Lutter avec Dieu, ce n’est pas seulement au moment de la conversion, ça peut être plusieurs fois dans sa vie.

Quelles applications pratiques ?

Quelles sont vos luttes : le pardon, votre situation familiale ?

La source de vos maux, ce sont ces déterminismes de votre passé, de votre recherche à tout prix pour vous en échapper.

Certaines façons ont légitimes, le travail, l’engagement ; d’autres, comme la vengeance, cela s’appelle le péché, s’écarter de la voie que Dieu a tracée pour nous.

  • Si vous n’avez pas fait la paix avec Dieu, si vous ne lui avez pas encore dit : tu as gagné.
  • Je te donne ma vie, je sais que tu es mort sur la croix pour le pardon de mes péchés, je te demande pardon de t’avoir ignoré, je veux être un enfant de Dieu. C’est le moment de le faire.
  • Si vous sentez en vous que vous avez besoin d’un nouveau départ : répondez à Dieu : dans ma marche, avec toi, je me suis éloigné, je me suis refroidi, mais je veux repartir en marchant dans tes pas, en acceptant la destinée qui tu me réserves
  • Si vous avez lutté et que vous avez été vainqueur avec Dieu, alors bénissez louez le Seigneur et soyez des mères et des pères pour ceux qui luttent encore.

Le nom merveilleux.

On ne pourrait terminer sans évoquer celui dont le nom était si merveilleux qu’il ne pouvait le révéler (Juges 13 :18).

Le Fils, le logos, celui que nous connaissons sous le nom de Jésus, Dieu sauveur.

Celui qui accepta la mission terrible d’expier notre péché, qui lutta dans le jardin de Gethsemane et que l’esprit de Dieu abandonna à une solitude terrible au moment de mourir pour nous sur la croix. Il lutta au point que sa sueur tomba des grumeaux de sang.

Le salut ne se trouve en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.

Actes 4 :12. Nous connaîtrons bientôt ce nom, et nous en recevrons un nouveau, si nous vainquons.

« Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises : à celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc ; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n’est celui qui le reçoit. » (Apocalypse 2 :17 LSG)

Article rédigé par Jean Marc !

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