Quel enseignement spirituel retenir du jardin décrit dans le Cantique des cantiques ?
Une promenade dans un jardin
Le silence est le messager de l’amour dit William Shakespeare. Vraiment ? Je trouve que les personnages du Cantique des cantiques sont très diserts et éloquents.
L’amour ne se tait pas, l’amour se dit. L’amour s’enrichit de la communication, de l’évocation des sentiments, des projets, des craintes des espoirs. Une idée en appelle une autre, un souvenir en appelle un autre. C’est cela la louange.
Je vous propose de revenir une autre fois dans le jardin du Cantique des cantiques et de poursuivre notre méditation.
Une méditation, c’est un peu comme une promenade on avance un peu, on s’arrête, on respire, on pense à ce qu’on a vu, et on reprend son chemin
Rappel de la première partie
Nous avons vu précédemment que le cantique des cantiques, est une allégorie sur l’amour et une alliance qui lie une jeune femme, la Bien-aimée et le Bien-aimé. Elle nous parle de l’amour qui lie Dieu au peuple d’Isrtaël, à son Église, et à nous personnellement individuellement
Le jardin est une allégorie dans l’allégorie qui nous parle de l’intimité. Le jardin est un espace clos, protégé, un temple. Il y a un dehors et un dedans
C’est un endroit idéalisé. La bien-aimée est vue dans sa perfection par les yeux de l’amour. Jésus sait bien que nous ne sommes pas parfaits. Mais c’est pourtant ce qu’il choisit de voir, avec les yeux de l’amour.
C’est aussi le jardin de l’absence, car le bien-aimé n’est pas toujours avec sa fiancée
Lecture Cantique des cantiques 4:12-16
Le jardin des eaux
Dans un pays aride comme Israël, l’eau c’est la vie. fermes circulaires. Les eaux tiennent une grande place dans le jardin : des sources, une fontaine, des ruisseaux
Tout le jardin dépend de l’eau et de son abondance. Sans eau il meurt. Avec l’eau il est luxuriant. Avec joie vous puiserez aux sources du salut. Et ceux qui chantent et ceux qui dansent disent toutes mes sources sont en toi. L’eau vive est symbole de salut de joie, de vie
La fontaine scellée
Pourquoi une source fermé, une fontaine scellée ?
Cette fontaine scellée, c’est de toute évidence un hommage à la chasteté de la Bien-aimée. Mais cette réserve, ce sceau ne sont pas signe de frigidité. La Bien aimée est joyeuse, ardente, amoureuse, elle embrasse la vie sur les deux joues.
Il y a eu et il y a encore toute une école de pensée chrétienne dont le discours était : « ne fais pas ci », « ne fais pas ça », « ne dis pas ci », »ne dit pas ça », « ne regarde pas ci, ne regarde pas ça », »C’est pas chrétien », « C’est du monde ». Cela n’avait rien de biblique, mais cela avait toujours rapport à ce que le pasteur machin ou truc muche avait dit. On a formé ou déformé des générations entières avec un corset de religiosité au lieu de montrer la voie supérieure, celle de la sainteté par l’amour. Celle de la sainteté par l’Esprit. Ce passage nous en donne la clé.
La fontaine, dans ce passage, dans le symbolisme de Salomon, c’est le cœur.
23 Garde ton cœur plus que toute autre chose, Car de lui viennent les sources de la vie. (Proverbes 4:23)
Nous apprenons dans ce passage du conseil d’un roi à son fils, que l’on peut garder son cœur, que l’on doit garder son cœur.
Le monde nous dit de vivre pour nos émotions, pour nos sensations, pour le plaisir. Notre vie est courte, autant en profiter. Quand le cœur, le siège de notre volonté, de notre intelligence et de nos émotions est sous l’emprise de nos émotions, le prix à payer est exorbitant. Nous voyons aussi comment les nouveaux médias arrivent à convaincre des gens sensés de pires folies.
Des doctrines diaboliques se répandent pour tenter et détourner les élus. Utilisant les ressources les plus pointues des neurosciences. Et on peut trembler devant la nouvelle révolution qu’on nous annonce, le metaverse qui est devant nous, une plongée dans un monde virtuel.
Comment garder son cœur ?
Salomon encore lui nous donne un indice. Dans le même Cantique des cantiques, il fait dire à la Bien-aimée : « 6 Mets-moi comme un sceau sur ton cœur, Comme un sceau sur ton bras […] » (Cantique des cantiques 8:6). On voit que la Bien-aimée accepte et demande volontairement ce sceau d’exclusivité.
La fontaine est ainsi scellée du sceau, du signe du Bien-aimé. Le signe est là pour dire “ pas touche nounouche “, sinon tu vas avoir affaire au King. Il est là pour dire “propriété privée ”
La fontaine, c’est le lieu d’où jaillit l’eau. La fontaine est scellée pour la protéger des mauvaises intentions des ennemis du jardinier.
Mais la fontaine, elle est là pour laisser couler l’eau.
16 Je dis donc : Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. (Galates 5:16)
Marchez selon l’esprit. Laissez couler le Saint-Esprit.
Quand l’eau coule avec un fort débit, il devient impossible d’en polluer la source. Quand le saint-esprit agit sur nos émotions, le renouvellement de notre intelligence, et notre volonté, il devient impossible de polluer notre cœur.
L’eau vive
“Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout, s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture. Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.” (Jean 7:37-39 LSG)
Cette scène se déroule pendant la fête des tabernacles : 8 jours de célébration. Le 8° le Souverain sacrificateur se rendait à la piscine de Siloé et ramenait de l’eau dans un vase d’or. Le dernier jour était le plus important. Le souverain sacrificateur rapportait l’eau et la répandait sur le pied de l’autel où étaient offerts les sacrifices. Imaginons la scène quand Jésus se dresse et d’une voix puissante prononce ces paroles.
À la femme samaritaine au puits de Jacob, Jésus dit même « 13 Jésus lui répondit : Quiconque boit de cette eau aura encore soif ;14 mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle » Jean 4:13-14
Une eau vive, c’est une eau constamment renouvelée. Le Seigneur ne veut pas que nous vivions sur nos expériences d’hier. Jamais nous ne les retrouverons, grâce à Dieu, nous en aurons de nouvelles, puissantes et belles
L’eau vient des lieux élevés, des monts du Liban. Elle coule pure et fraîche.
Le jardin fertile
La raison d’être du jardin, c’est de produire. Nous ne trouvons notre raison d’être que dans la production. Servir, produire c’est ce qui donne un sens à notre vie. Dans certaines maisons de retraite, les pensionnaires s’occupent d’animaux, de plantes, de faire certaines tâches de cuisine. Cette activité réduit la consommation de médicaments, rallonge l’espérance de vie et améliore la qualité de vie améliorée.
On ne peut rester un chrétien de nom, stérile. Cela n’existe tout simplement pas. C’est le premier commandement donné à la Création « Croissez et multipliez“
Des plantes exotiques
Il est remarquable que dans l’énumération des productions du jardin, il y a des plantes qui ne poussent pas en Israël. Elles poussaient en Arabie, en Inde… Cela me parle de l’universalité de la Bien-aimée :
Apocalypse 5.9 Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant : Tu es digne de prendre le livre, et d’en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation ;
Des fruits
Le jardin produit des fruits qui nourrissent, qui apportent rafraîchissement, énergie et plaisir : un verger – paradis – de grenades. Dans la Bible, la grenade est le symbole de l’amour. Elle est un motif d’ornementation des objets du temple.
Des aromates qui embaument.
Des fragrances de prière
Le cinnamome et le roseau aromatique faisaient partie de l’huile sainte de consécration. Dans le jardin poussent des aromates qui nous parlent de sainteté. La bonne odeur de Christ.
Le parfum nous parle de la prière. Apocalypse 5.8 Quand il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l’Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d’or remplies de parfums, qui sont les prières des saints.
Un sillage de témoignage
Mais aussi le parfum nous parle de notre témoignage. Ton nom est un parfum qui se répand (Cantique des cantiques 1:3) Quand on parle de toi, il y a une bonne odeur, une odeur de propre, de pur de suave. L’odeur révèle la nature profonde. On peut la dissimuler un temps. avec un parfum d’emprunt, mais la juxtaposition des odeurs en souvent écœurante.
Nous portons l’odeur de Christ 2 Corinthiens 2.15 Nous sommes, en effet, pour Dieu la bonne odeur de christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent :
Des senteurs portées par les vents
Le vent porte à l’extérieur les effluves du jardin. Il y a le vent doux d’aquilon qui caresse les feuilles et apporte de la fraîcheur et de la rosée. Il y a aussi le vent de l’épreuve, le vent d’autant qui souffle du Sud et cherche à dessécher. Dans les deux cas notre église, notre cœur doivent porter au dehors la bonne odeur du jardin, la bonne odeur de Christ
des plantes qui soignent : la myrrhe, l’aloès
Est-ce que nous avons des paroles apaisantes, rassurantes, pleines d’amour
est-ce que nous avons des paroles qui mettent en valeur
Le jardin produit de la beauté, du bien-être, de l’ordre, de l’équilibre, c’est shalom la paix dans son sens étendu, un avant-goût de ce que sera le ciel
Le jardin gris
En opposition à ce jardin luxuriant s’oppose le Jardin gris décrit par Manuel Machado. Jardin sans jardinier! / vieux jardin / jardin mort! Tes arbres / le vent ne les agite pas dans l’étang l’eau / git, pourrie : pas une onde! L’oiseau / ne se pose pas dans tes branches. / Le vert sombre de tes lierres contraste avec la blancheur de tes allées arides… / Jardin ! Jardin ! Qu’est-ce qui t’arrives ? / Ta solitude est telle / qu’elle ne donne même pas de poésie à ta tristesse ! / En arrivant sur toi, le regard se meurt !/ Cimetière sans tombes… / pas une voix, pas de souvenirs, pas d’espérance./ Jardin sans jardinier ! Vieux jardin vieux, jardin sans âme!
Entre ces deux jardins, lequel préférons-nous ? Mais dans notre vie n’y a t-il pas de ce jardin desséché ? Alors c’est le moment d’ouvrir la source du Saint-Esprit et d’irrguer le jardin de notre cœur.
La porte du jardin
Ce n’est pas dit dans le texte mais sous-entendu. Pour que le Bien-aimé entre dans le jardin clos, il faut une porte.
“Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.” (Apocalypse 3:20 LSG)
Mais un jour, le bien aimé se présentera non plus comme le fiancé, mais comme l’époux. Pour ceux qui aurons refusé d’ouvrir la porte de leur jardin gris, ce sera trop tard
Mais ceux qui attendant le retour de Jésus disent : « Viens Seigneur Jésus »
“Portes, élevez vos linteaux ; Élevez–vous, portes éternelles ! Que le roi de gloire fasse son entrée ! – Qui est ce roi de gloire ? –L’Éternel fort et puissant, L’Éternel puissant dans les combats. Portes, élevez vos linteaux ; Élevez–les, portes éternelles ! Que le roi de gloire fasse son entrée ! –” (Psaumes 24:7-9 LSG)
20 Celui qui atteste ces choses dit : Oui, je viens bientôt. Amen ! Viens, Seigneur Jésus !21 Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous ! (Apocalypse 22:20-21)
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