Balaam vérité ou mensonge
Un homme capable de communiquer avec Dieu, mais motivé par l’appât du gain.
Véritable prophète de Dieu ou imposteur habile ?
Instrument divin ou manipulateur cupide ?
L’histoire de Balaam soulève de nombreuses questions et nous offre des leçons précieuses pour notre vie spirituelle aujourd’hui.
La terreur inspirée par Israël
La sortie miraculeuse d’Égypte du peuple d’Israël avait fait grand bruit.
Les nations environnantes étaient terrorisées, craignant la puissance de ce Dieu qui accomplissait de tels prodiges.
Dans ce contexte, certains pensaient qu’avec un peu d’occultisme et une malédiction prononcée par Balaam, ils pourraient renverser la situation à leur avantage.
Nombres 22:27 nous rapporte : « La colère de Dieu s’enflamme parce qu’il est parti ; l’ange de l’Éternel se place sur le chemin pour s’opposer à lui. »
Cette réaction divine soulève des interrogations :
Pourquoi Dieu se met-il en colère alors qu’il vient de dire à Balaam de partir ?
Aux versets 9-13, Dieu avait pourtant dit à Balaam de ne pas accompagner les envoyés de Balak.
Face à l’insistance du roi Balak, qui envoie des officiers plus puissants avec plus d’argent, Balaam consulte à nouveau Dieu.
Le plan de Dieu dans toute cette affaire
À travers ces événements, Dieu veut démontrer à Balaam et à Balak qu’il a béni son peuple et que l’entreprise de Balaam est vouée à l’échec (Nombres 22:23).
Cette situation met en lumière la souveraineté divine et la futilité des efforts humains pour contrecarrer ses plans.
Balaam, l’exemple du faux prophète
L’histoire de Balaam nous révèle trois caractéristiques essentielles des faux prophètes, corroborées par le Nouveau Testament.
La motivation par l’argent
Description biblique
La première caractéristique d’un faux prophète est sa motivation par l’argent.
Jude 11 fait référence à « la voie de Balaam », soulignant que certains individus sont prêts à compromettre leur intégrité spirituelle pour un gain matériel.
Le désir insatiable de Balaam pour l’argent le pousse à répondre à l’appel de Balak, roi de Moab, qui cherchait à maudire Israël.
Application moderne
Aujourd’hui, cette caractéristique se manifeste chez ceux qui utilisent la foi comme un moyen d’enrichissement personnel.
Les prédicateurs de l’évangile de prospérité en sont un exemple frappant, conditionnant la bénédiction divine aux dons financiers.
Ils promettent des miracles en échange de contributions monétaires, transformant la spiritualité en une transaction commerciale.
Exemples récents
Benny Hinn, figure controversée du télévangélisme, illustre cette problématique.
Son ministère a été impliqué dans divers scandales financiers, et en 2020, l’IRS a enquêté sur ses activités pour fraude fiscale.
L’organisation de Hinn, World Healing Center Church, a connu une réduction drastique de son personnel, passant de 400 employés en 1999 à seulement 25 en 2020, tout en accumulant des millions de dollars de dettes.
Réflexion personnelle et applications pratiques
La gestion de l’argent dans la vie du croyant est un sujet crucial.
L’amour de l’argent peut facilement détourner les croyants de leur véritable appel.
Jésus nous avertit dans Matthieu 6:24 : « Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. »
Le don désintéressé est essentiel.
2 Corinthiens 9:7 nous rappelle : « Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte; car Dieu aime celui qui donne avec joie. »
Le croyant doit donner par amour et générosité, et non dans l’attente d’une bénédiction matérielle en retour.
Cependant, cela ne doit pas être un prétexte pour ne pas donner, car la générosité est un principe biblique fondamental.
La conduite à l’immoralité
Deuxièmement, Balaam conduit à l’immoralité.
2 Pierre 2:14-15 met en lumière non seulement l’amour de l’argent de Balaam, mais aussi sa participation à l’immoralité sexuelle.
Après avoir échoué à maudire Israël directement, Balaam suggère à Balak de séduire les Israélites avec des femmes moabites, entraînant ainsi leur chute morale et spirituelle (Nombres 25:1-3 et 31:16).
Application moderne
Aujourd’hui, cette caractéristique se manifeste dans les scandales d’abus au sein de certaines institutions religieuses.
Des leaders qui, au lieu de guider leur congrégation vers une vie de sainteté, utilisent leur position pour exploiter les plus vulnérables.
Exemples récents
Le cas de Ravi Zacharias est particulièrement frappant.
Après sa mort, des enquêtes ont révélé qu’il avait abusé de son pouvoir et s’était livré à des comportements sexuels inappropriés, utilisant son statut pour exploiter des femmes.
Cette révélation a choqué de nombreux fidèles et a mis en évidence l’importance de la responsabilité et de la transparence dans le leadership religieux.
Réflexion personnelle et applications pratiques
Maintenir la pureté personnelle est essentiel pour chaque croyant.
1 Thessaloniciens 4:3-5 nous exhorte : « Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification; c’est que vous vous absteniez de l’impudicité; c’est que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l’honnêteté. »
Surveiller les relations : Il est crucial de surveiller les relations et les influences qui peuvent nous conduire à l’immoralité.
Proverbes 13:20 nous rappelle : « Celui qui fréquente des sages devient sage, mais celui qui se plaît avec des insensés s’en trouve mal. »
Être transparent et honnête : L’honnêteté et la transparence sont fondamentales pour éviter les comportements immoraux.
Éphésiens 4:25 nous encourage : « C’est pourquoi, renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain; car nous sommes membres les uns des autres. »
Utiliser le discernement : Le discernement est crucial pour reconnaître et éviter les faux prophètes et les leaders immoraux.
1 Jean 4:1 nous avertit : « Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. »
Cultiver la responsabilité mutuelle : Les croyants doivent s’engager dans des relations de responsabilité mutuelle, où ils peuvent se tenir mutuellement responsables de leur comportement moral et spirituel.
Galates 6:1-2 nous encourage : « Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. »
Le mélange de foi en Dieu et de pratiques païennes
Le troisième trait d’un faux prophète est le mélange de foi en Dieu et de pratiques païennes.
Apocalypse 2:14 fait référence à « la doctrine de Balaam », soulignant la distinction entre le vrai et le faux.
Balaam, tout en prophétisant des vérités, induit Israël à pécher en leur suggérant des pratiques idolâtres et immorales.
Exemples récents
La montée des prêcheurs syncrétiques illustre ce phénomène.
Certains intègrent des pratiques de développement personnel séculier dans leurs enseignements religieux, brouillant ainsi les frontières entre la foi biblique et les philosophies mondaines.
Applications pratiques
La pureté de la foi : Il est crucial de maintenir la pureté de sa foi en se basant exclusivement sur les enseignements bibliques.
Galates 1:8 nous met en garde : « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème! »
Le discernement spirituel : Les croyants doivent exercer le discernement pour reconnaître ce qui vient de Dieu et ce qui ne vient pas de Lui.
1 Jean 4:1 nous rappelle : « Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. »
L’engagement à la vérité : Les croyants doivent s’engager à suivre la vérité biblique sans compromis.
Éphésiens 4:14-15 nous exhorte : « afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ. »
La prévention du syncrétisme : Le syncrétisme, qui est la fusion de différentes croyances religieuses, doit être évité.
Colossiens 2:8 avertit : « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ. »
La pratique de la sanctification : Les croyants doivent constamment chercher à se sanctifier, c’est-à-dire à se séparer des influences païennes et à se rapprocher de Dieu.
1 Pierre 1:15-16 nous rappelle : « Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu’il est écrit : Vous serez saints, car je suis saint. »
L’importance de la communauté chrétienne : Participer activement à une communauté chrétienne saine peut aider à maintenir la pureté de la foi.
Hébreux 10:24-25 encourage : « Veillons les uns sur les autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes œuvres. N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour. »
Comment reconnaître les faux prophètes ?
Il est rare qu’un faux prophète dise constamment des choses erronées.
Pour maintenir une certaine crédibilité et séduire ceux qui font partie du peuple de Dieu, il doit parfois dire des choses vraies.
Voici quelques points à vérifier :
La Parole de Dieu est-elle la référence complète ?
Les doctrines fondamentales (la Trinité, la divinité et l’humanité du Christ) sont-elles mises en avant ?
La doctrine du salut, avec la notion d’un Christ mort pour les péchés et offrant une justification complète et suffisante, est-elle au centre ?
Quelle est l’attitude vis-à-vis de Dieu ?
Dès qu’une personne entre dans une sorte de bras de fer avec Dieu, elle s’est égarée.
Conclusion
Ces trois caractéristiques – la motivation par l’argent, l’incitation à l’immoralité et le mélange de foi et de pratiques païennes – nous offrent un guide précieux pour identifier les faux prophètes.
L’histoire de Balaam, bien qu’ancienne, reste d’une pertinence frappante pour notre époque.
Elle nous rappelle que même dans les situations les plus complexes, Dieu reste souverain et peut utiliser même les actions des faux prophètes pour accomplir ses desseins.
Comme le dit si bien la dernière punchline : « Dieu peut écrire droit avec des lignes courbes, même celles tracées par un faux prophète. »
Cette vérité nous encourage à rester vigilants, à cultiver notre discernement spirituel et à nous appuyer fermement sur la Parole de Dieu comme notre guide ultime.
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