« Si tu cours avec les piétons et qu’ils te fatiguent, comment pourras-tu rivaliser avec les chevaux ? Et si tu ne te sens en sécurité que dans une contrée paisible, que feras-tu dans les fourrés du Jourdain ? » — Jérémie 12:5
Introduction
Dans un service d’urgences, il y a deux types de patients : ceux qui viennent pour un simple rhume et ceux qui arrivent entre la vie et la mort.
Imagine si un médecin s’effondre déjà devant un éternuement, comment fera-t-il quand un patient arrive avec un arrêt cardiaque ? Comment gérera-t-il la pression quand chaque seconde compte ?
C’est exactement ce qui se passe avec Jérémie. Il se plaint à Dieu de ses difficultés actuelles, et la réponse divine le surprend totalement. Dieu ne le console pas — Il le confronte à une réalité bien plus grande.
Les plaintes révèlent notre seuil, mais Dieu veut révéler notre potentiel caché.
Jérémie voyait déjà ses limites. Dieu voyait son potentiel inexploité.
Quand le terrain change, ton jeu doit changer. Dieu ne forme pas ses serviteurs pour l’étape qu’ils vivent, mais pour celle qui vient. C’est une invitation à passer du niveau « piéton » au niveau « chevaux ».
Es-tu prêt à accepter que tes difficultés d’aujourd’hui ne soient que l’échauffement pour ta destinée de demain ?
1. Ton cri est légitime — ne reste pas prisonnier de tes questions
« Pourquoi la voie des méchants est-elle prospère ? Pourquoi tous ceux qui agissent perfidement vivent-ils en paix ? » — Jérémie 12:1
Jérémie pose la question que nous murmurons tous : pourquoi Dieu semble-t-il bénir ceux qui l’ignorent ou mes ennemis ? Job l’a criée, Asaph l’a écrite au Psaume 73, Habacuc l’a prophétisée. C’est le cri universel de celui qui cherche à comprendre la justice divine.
La prospérité des impies n’est pas toujours bénédiction, parfois c’est une dette de jugement différé. Dieu n’est pas offensé par tes vraies questions. Le doute sincère n’est pas une trahison. C’est souvent le début d’une conversation plus profonde avec Dieu.
Mais voici le danger : quand tes questions deviennent plus importantes que tes pas. Jérémie était tellement focalisé sur le « pourquoi » qu’il avait oublié le « vers où ». Il regardait la prospérité des méchants au lieu de regarder sa propre course.
Les « piétons » représentent tout ce qui nous maintient dans le prévisible :
- Les habitudes spirituelles confortables
- Les défis que nous maîtrisons déjà
- La foi en pilotage automatique
Imagine un coureur qui s’arrête en pleine course pour analyser pourquoi les autres semblent aller plus vite : il perd du terrain.
« Si tu cours avec des piétons et qu’ils te fatiguent, comment pourras-tu rivaliser avec les chevaux ? »
« Tes questions révèlent où tu en es, mais Moi je vois où tu vas. » Dieu ne nous prépare pas pour nos difficultés actuelles, mais pour notre destinée future.
Es-tu en train de marcher avec les piétons des « pourquoi » alors que Dieu t’appelle à courir avec les chevaux du « pour quoi » ?
Cette semaine, transforme une de tes questions en action de foi. Au lieu de demander « pourquoi cette épreuve ? », demande : « pour quelle gloire Dieu me prépare-t-il ? »
2. Ta mission est plus grande que ton confort
« Si tu cours avec des piétons et qu’ils te fatiguent, comment pourras-tu lutter avec les chevaux ? » — Jérémie 12:5
La réponse de Dieu surprend par sa dureté. Il ne console pas Jérémie — Il le confronte. « Tu es fatigué maintenant ? Ce n’est que le début. » Dieu annonce même que sa propre famille le trahira (v.6). Aucune consolation, aucun encouragement… juste la réalité brute.
Pourquoi cette rudesse ? Parce que Dieu forme des guerriers, pas des touristes. Ton épuisement actuel n’est pas un signe d’échec, c’est le signe que Dieu t’élargit la course. Quand un coureur s’entraîne, il ne court pas pour rester au même niveau. Chaque séance le prépare pour une distance plus grande, une vitesse plus élevée.
« La main de l’Éternel fut sur Élie, qui courut devant Achab jusqu’à l’entrée de Jizreel. » — 1 Rois 18:46
Élie court plus vite que les chevaux d’Achab. Non par ses forces, mais par la main de Dieu. C’est exactement ce que Dieu propose à Jérémie : passer du rythme humain au rythme divin.
Le décodage des chevaux — ton nouveau niveau :
- La vitesse de l’accélération divine (image : vélo électrique)
- La puissance d’un nouveau mandat
- L’intensité d’une mission élargie
Dans ta vie, les « chevaux » peuvent être :
- Cette promotion qui t’effraie
- Cette responsabilité dans l’église qui te dépasse
- Cette mission que tu remets à plus tard
Ce ne sont pas des obstacles pour t’écraser, mais des invitations à découvrir un nouveau rythme avec Dieu.
Dieu ne forme jamais ses serviteurs pour l’étape qu’ils vivent, mais pour l’intensité de la mission à venir. Il n’excuse pas ta faiblesse — Il l’élève à un autre niveau. Ceux qui ont un grand appel doivent accepter une grande préparation.
Quand Dieu t’invite à courir plus vite que tes forces, es-tu prêt à Le laisser porter ton rythme ?
Les chevaux ne sont pas là pour te dépasser, mais pour révéler que la main de Dieu peut te propulser plus loin que tu ne l’imagines.
Identifie une opportunité spirituelle ou missionnelle qui t’effraie actuellement. Cette semaine, dis un « oui » radical à ce que Dieu place devant toi.
3. Dieu souffre lui aussi — tu n’es pas seul, Jérémie
Au moment où Jérémie se plaint, Dieu lui révèle quelque chose d’inattendu : Il souffre lui aussi.
« J’ai abandonné ma maison… Ma part d’héritage est devenue pour moi comme un lion… » — Jérémie 12:7‑8
Dieu parle comme un époux trahi, un propriétaire dont la vigne a été saccagée. Il décrit Juda comme une terre ruinée, un champ retourné par les ennemis. Même le Tout-Puissant est blessé : « Mon héritage crie contre moi. » Ce n’est pas seulement Jérémie qui souffre — le cœur de Dieu saigne quand son peuple le rejette.
« Si tu n’es en sécurité que dans une contrée paisible, que feras-tu dans les fourrés du Jourdain ? »
Les fourrés du Jourdain étaient une zone dangereuse, infestée de lions et de bêtes sauvages. Un terrain imprévisible où seuls les plus expérimentés survivaient. Dieu demande en substance : « Si tu ne te sens fort que sur terrain plat, comment tiendras-tu dans l’adversité totale ? »
Joseph n’est pas devenu prince d’Égypte dans le confort, mais à travers la trahison, la prison, l’injustice. Les « fourrés » étaient la forge de son caractère.
« Laissons les éléments de la parole de Christ et tendons à ce qui est parfait. » — Hébreux 6:1
Les fourrés modernes peuvent être :
- L’incertitude économique
- Les transitions professionnelles douloureuses
- Les turbulences relationnelles
- Les crises de santé inattendues
C’est là que Dieu teste si notre foi est une théorie ou une réalité.
Les fourrés ne t’avalent pas, ils t’élèvent. Ils révèlent la profondeur de tes racines.
Est-ce que ta foi est solide seulement sur le terrain plat, ou résiste-t-elle dans les fourrés ?
Identifie un « fourré » actuel dans ta vie. Au lieu de chercher à l’éviter, demande à Dieu ce qu’Il veut développer en toi à travers cette épreuve.
Conclusion — L’invitation au changement de ligue
Tu crois que tu es au bout de ta course, mais Dieu te regarde et te dit : « Tu n’as encore rien vu. »
Ce que tu perçois comme un mur, Dieu le voit comme une porte. Ce que tu appelles ta limite, Il l’appelle ton tremplin.
Si tu veux voir des résurrections, tu dois d’abord mourir un peu. Si tu veux renverser les géants, tu dois apprendre à survivre aux chevaux.
Jérémie 12 n’est pas une lamentation — c’est une invitation. L’invitation à grandir dans les flammes, à porter le feu de Dieu dans un monde qui tente de l’éteindre.
Tu te plains aujourd’hui ? Dieu ne te condamne pas — Il t’entraîne. Tu souffres aujourd’hui ? Dieu souffre avec toi.
Mais voici sa promesse : Il ne te laissera jamais à la porte du champ de bataille. Il veut que tu courres avec les chevaux — non pour t’épuiser, mais pour t’élever au niveau de son plan pour ta vie.
Et si tu acceptes de courir avec les chevaux, Dieu fera de toi quelqu’un que les déserts ne briseront jamais. Tu deviendras cette personne qui traverse les tempêtes en chantant, qui trouve la paix dans le chaos, qui porte l’espoir là où règne le désespoir.
Dieu ne veut pas seulement que tu survives à ta saison. Il veut t’emmener dans une autre dimension de foi et de mission.
Alors, resteras-tu au niveau piéton, ou accepteras-tu l’invitation de Dieu à changer de ligue ? Le choix t’appartient. Mais souviens-toi : les chevaux t’attendent.
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